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Commencer par l’immobilier : pourquoi c’est plus simple (et nettement plus efficace)
Quand il s’agit de commencer à se constituer un patrimoine, il y a ceux (nombreux) pour qui la pierre est, spontanément, la première idée. Et puis il y a ceux qui ne savent pas par quel bout prendre les choses, et qui sont effrayés par l’immobilier pour deux raisons : des chiffres vertigineux, qui se comptent en centaines de milliers d’euros, et surtout la sensation parfois désagréable « d’en prendre pour vingt ans». Vingt ans, parfois vingt-cinq, d’engagement avec son banquier… quitte à dire oui pour longtemps, on préfèrerait le faire dans un contexte un chouïa plus romantique.
Cette angoisse, cette peur de se sentir lié par une obligation de rembourser quoi qu’il arrive (eh oui, comme on dit en tout petit en bas de toutes les offres de crédit, « un crédit vous engage et doit être remboursé »), même en cas de coup dur, on la comprend facilement.
Mais, pour traiter l’objection, imaginons le pire : si un jour vous vous retrouvez dans la panade, avec, disons, des revenus qui baissent de moitié, vous supprimerez le caviar, les vacances, les sorties, vous renouvellerez votre stock de chemises moins souvent et vous changerez probablement de mode de vie, mais il vous faudra continuer à combler un de vos besoins les plus primaires : vous loger. Dans les choix que vous ferez, le loyer est probablement la dernière des choses que vous aurez envie de sacrifier. Avec une mensualité de crédit, c’est la même chose : c’est ce à quoi vous renoncerez le moins facilement. D’ailleurs, en France, les accédants à la propriété remboursent plutôt bien leurs crédits. Leur taux de défaut est inférieur à 0,5%. Ce qui signifie que moins d’un emprunteur sur deux cents rencontre un véritable accident de parcours pendant la durée de son crédit.
Si on se résume, quoi qu’il arrive, vous allez devoir rembourser. En somme, même dans les moments difficiles, vous allez continuer à épargner de manière forcée, tout en vous logeant.
Revenons maintenant dans un monde plus facile, celui où vous ne connaissez pas de réel revers de fortune, et c’est tout ce qu’on vous souhaite. Acheter un bien immobilier, c’est tout de même signer en bas d’une pile de papiers qui mentionnent des sommes astronomiques. Ca fait peur. Mais précisément, c’est avec ces sommes astronomiques que vous allez vous construire un capital solide.
Prenons le cas le plus simple, vous achetez votre résidence principale. Elle vaut, par exemple, 200 000 euros. Pour simplifier, on va dire que vous l’achetez entièrement à crédit, mais que vous disposez déjà des frais (notaire, mutation…) que nous arrondirons à 10%, soit 20 000 euros. Pour emprunter 200 000 euros sur vingt ans, il faut payer une mensualité de 1 041 euros par mois, assurance comprise. Avec un taux d’emprunt de 1,6% et une assurance à 0,40%, voici comment se décompose votre première mensualité : 67 euros d’assurance, 267 euros d’intérêts, et… 707 euros de capital.
Vous avez bien lu : en un mois, vous venez de mettre de côté 707 euros.
Et ça, ce n’est que le début, parce que tous les mois, la part d’intérêts de votre mensualité va baisser, et la part de capital, elle, va monter. Au bout de cinq ans, vous rembourserez 765 euros de capital par mois. 830 après dix ans, 900 euros par mois au bout de quinze ans. Franchement, les 900 euros par mois, en temps normal, vous arrivez à les épargner ?
La réponse, on la connaît tous : évidemment, très peu de gens peuvent épargner 700 ou 900 euros par mois. En revanche, beaucoup sont contraints de dépenser ces sommes-là, souvent plus, pour se loger. L’emprunt immobilier réconcilie ces deux besoins : il vous permet de vous loger tout en vous constituant une épargne forcée importante chaque mois.
Avec l’emprunt cité en exemple, en trois ans, vous avez remboursé 26 000 euros. En cinq ans, 44 000 euros. Au bout de dix ans, vous avez accumulé 92 000 euros. Au bout de quinze ans, il ne vous reste plus que 56 000 euros à rembourser, et après vingt ans, les 200 000 euros sont soldés.
Oui, pour vous, aujourd’hui, ça semble très loin. Mais à partir de là, vous allez pouvoir consacrer l’équivalent, ou presque, de vos mensualités, à autre chose…
Si vous avez de la chance, votre logement, au bout de vingt ans, vaut plus cher. Vous n’êtes que potentiellement plus riche, car il vous faut toujours vous loger. Deux options : vous restez dans votre logement, ou vous le revendez pour un plus petit et dégagez une somme importante qui peut servir à améliorer l’ordinaire.
Si vous êtes moins chanceux, qu’une crise se profile, la maison vaut moins cher que lorsque vous l’avez acheté. Potentiellement, vous êtes en perte, c’est contrariant. Mais vous restez logé, et vous n’acquittez plus que les impôts locaux et les frais d’entretien.Bref, dans tous les cas, votre effort a payé. Ça valait peut-être le coup d’en prendre pour vingt ans.